Le conflit entre l’Ukraine et la Russie pourrait avoir des répercussions économiques en France, et plus particulièrement dans la région des Hauts de France.
Alors que Moscou est visé par une série de sanctions, le Kremlin a mis en garde le marché mondial de la mise en place d’un embargo sur ses produits. En effet, la France est aujourd’hui dépendante du géant russe ainsi que de l’Ukraine dans de nombreux secteurs stratégiques, comme le pétrole, mais pas que. Certains spécialistes alertent depuis plusieurs jours sur une possible flambée des prix.
La région Hauts de France particulièrement touchée par le conflit ukrainien
En matière d’importation et d’exportation, le nord de la France est particulièrement dépendant de la Russie et de l’Ukraine. La CCI a tiré la sonnette d’alarme, analysant les liens de la région avec ces deux pays en guerre, notamment pour prévenir les entreprises qui pourraient être concernées et voir le prix de leurs produits augmenter.
Après le Brexit, la crise sanitaire, la guerre entre l’Ukraine et la Russie pourrait avoir des répercussions économiques catastrophiques pour de nombreuses entreprises de la région, et donc logiquement sur ses consommateurs. La CCI a identifié près de 170 organisations des hauts de France touchées par le conflit, parce qu’elles dépendent étroitement des deux pays. La Russie, par exemple, est le 13ème pays importateur pour la région Hauts-de-France.
Source : TV5Monde
Les produits chimiques, mais aussi les parfums et cosmétiques, sans oublier ceux fabriqués en France à partir de caoutchouc plastique et de minéraux divers devraient être touchés. Les Hauts-de-France importent pour 96 millions d’euros de produits agroalimentaires, 11 millions d’articles de textile (cuir, chaussure, vêtements) de Russie. Ainsi, des enseignes comme Décathlon, Bonduelle, mais aussi des géants de la distribution comme Auchan devraient être touchés par de futures hausses des prix. A l’inverse, les enseignes qui ont déjà senti le vent tourner, comme Lidl, sous pression depuis plusieurs mois avec l’arrivée du géant Russe Mere sortiront leur épingle du jeu en maintenant leur positionnement discount. Le prix des articles du catalogue Lidl restera ainsi relativement stable, même dans un contexte de crise.
Inquiétudes concernant le prix du pétrole et du secteur automobile
Près de deux semaines après le début de la guerre en Ukraine, les consommateurs français souffrent déjà des premières répercussions. L’impact le plus fort sera certainement celui sur les prix de l’énergie (notamment le gaz russe passant par le gazoduc Nord Stream), mais aussi et surtout le prix du pétrole. Selon les spécialistes, il devrait bientôt atteindre les 3 euros le litre !
Les investisseurs craignent d’éventuelles ruptures d’approvisionnement. Le Kremlin a ainsi mis en garde les pays européens contre des « conséquences catastrophiques » pour le marché mondial de la mise en place d’un embargo occidental sur le pétrole russe”. La production de certains modèles de voiture, notamment Volkswagen et BMW est elle aussi déjà impactée par le conflit. Les clients qui auraient passé commande vont certainement devoir prendre leur mal en patience, en raison des problèmes d’approvisionnement en composants destinés aux voitures électriques (fabriqués en Ukraine).
Comme l’a confirmé un porte-parole de Volkswagen, l’usine de Dresde sera mise à l’arrêt jusqu’au 4 mars. Au total, ce ne sont pas moins de 10 400 employés qui devraient donc être mis au chômage technique.